La construction entre tradition et modernité
L’auto-construction en Asie représente un phénomène fascinant qui combine traditions ancestrales, adaptations aux réalités contemporaines et climatiques. Cette pratique varie considérablement selon les pays et les contextes socio-économiques.
Dans les zones rurales de nombreux pays asiatiques, l’auto-construction reste ancrée dans des traditions communautaires. Au Vietnam, en Indonésie ou dans les Philippines, les communautés se mobilisent encore souvent collectivement pour bâtir les maisons des uns et des autres, perpétuant des techniques transmises de génération en génération. Ces constructions répondent aux besoins et à la culture locale.
Cependant, l’urbanisation rapide transforme ces pratiques. Dans les grandes villes comme Mumbai, Jakarta ou Manila, l’auto-construction prend la forme d’habitats informels où les habitants construisent avec les matériaux disponibles, créant des quartiers entiers sans planification officielle.
Parallèlement, un secteur formel de constructeurs de maisons s’est développé, particulièrement en Asie de l’Est et du Sud-Est. Au Japon, des entreprises comme Daiwa House ou Sekisui House proposent des maisons préfabriquées personnalisables. En Chine, des géants comme Vanke ou Country Garden ont industrialisé la construction résidentielle à grande échelle.
INDE
L‘autoconstruction est courante, surtout dans les zones rurales et les quartiers urbains informels. De nombreuses familles construisent leurs maisons petit à petit, au fur et à mesure qu’elles disposent de fonds. L’accès à des matériaux peu coûteux et des méthodes de construction traditionnelles, telles que l’utilisation de briques de terre et de béton rudimentaire, rend l’autoconstruction accessible à la population à faible revenu. Cependant, ces constructions sont souvent précaires et ne respectent pas les normes de sécurité. Des initiatives existent pour améliorer la qualité de ces habitations et offrir des solutions de financement.
L’apport de Balkrishna Doshi dans la construction de maison
Balkrishna Doshi a apporté une contribution majeure à l’architecture résidentielle et à la construction de maisons en Inde, avec une influence qui s’étend bien au-delà. Son approche se distingue par plusieurs aspects fondamentaux :
Architecture sociale et accessible
Doshi a développé des solutions de logement abordables qui respectent la dignité des habitants. Son projet emblématique « Aranya Low-Cost Housing » à Indore (1989) a permis de créer 6 500 logements pour des familles à faibles revenus, avec un système où les résidents pouvaient progressivement agrandir leurs maisons selon leurs moyens.
Intégration des pratiques traditionnelles
Il a valorisé les techniques de construction vernaculaires indiennes tout en les adaptant aux besoins contemporains. Doshi a systématiquement étudié comment les habitants utilisaient traditionnellement l’espace domestique pour créer des logements culturellement appropriés.
Conception bioclimatique
Ses maisons sont conçues en harmonie avec le climat local, privilégiant la ventilation naturelle, la gestion de la lumière et des zones d’ombre pour réduire la dépendance à la climatisation mécanique dans le climat chaud de l’Inde.
Espaces communautaires intégrés
Doshi a toujours considéré la maison comme partie d’un écosystème social plus large. Ses projets résidentiels incluent systématiquement des espaces communs, des cours partagées et des zones de transition qui favorisent les interactions entre voisins.
Approche participative
Il a été pionnier dans l’implication des futurs résidents dans le processus de conception, permettant une forme d’auto-construction guidée par une expertise architecturale.
CHINE
L’auto-construction en chine combine des pratiques anciennes et modernes, influencées par la croissance rapide des villes, la culture locale, les réglementations strictes et la transition vers des modes de vie plus durables. Bien que la Chine soit un pays très urbanisé et que la majorité de la population vive désormais dans des villes, l’auto-construction reste une pratique courante dans certaines régions rurales et même dans des zones urbaines où la demande de logement est particulièrement élevée.
Réglementations et obstacles légaux
En Chine, la réglementation sur la construction est très stricte, surtout dans les grandes villes. Cependant, dans les zones rurales, l’auto-construction est encore relativement courante, même si elle n’est pas toujours totalement légale sans permis.
Les règles de construction varient considérablement en fonction de la région :
Zones rurales
Dans les zones rurales, où la terre appartient souvent à l’État mais peut être utilisée par des individus ou des communautés, les réglementations sont moins sévères que dans les grandes villes. Cependant, l’auto-construction doit respecter certaines normes, surtout en termes de sécurité et d’infrastructures de base (eau, électricité, etc.).
Zones urbaines
Dans les villes, l’auto-construction est fortement réglementée. Les projets nécessitent des permis, des inspections de sécurité, et les matériaux doivent respecter les normes de construction. Cependant, dans les quartiers plus informels ou dans les banlieues, il est possible de trouver des projets d’auto-construction non officiels, bien que ces projets soient risqués sur le plan légal et de la sécurité.
Ces dynamiques reflètent les tensions entre besoins urgents de logement, contraintes économiques, aspirations à la modernité et attachement aux pratiques traditionnelles qui caractérisent l’habitat en Asie aujourd’hui.
Dorilus Africa, s’inspirer pour mieux innover en immobilier
L’Asie et l’Afrique ont des climats et des défis qui se ressemblent. C’est pour cela qu’à Dorilus Immobilier, nous avons étudié les meilleurs pratiques de la construction en Asie afin d’essayer de les décliner et adapter à nos réalités africaines.